Alors que la répression des révolutionnaires égyptiens a pris ces derniers temps une forme de plus en plus ostensible et brutale, il devient urgent de chercher à comprendre ce qui fait la force de la Contre-révolution en cours. Bien sûr, chaque contexte est différent et il est souvent vain de chercher à superposer deux expériences. Pour autant, on trouvera dans les expériences passées quelques enseignements qui ne seront pas inutiles pour mieux comprendre les voies de la Contre-révolution. L’échec du printemps algérien, commencé dès 1988, semble ainsi receler quelques pistes pour mieux comprendre les stratégies développées pour mettre un terme à l’élan révolutionnaire, saper l’idée de changement, et réactualiser les valeurs d’ordre.
Je vais essayer ici de mettre en lumière certaines des stratégies utilisées par le régime algérien pour réussir à se maintenir en dépit du rejet dont il fait continuellement l’objet de la part de son peuple, ainsi que les discours qui servent à les justifier. Ceci afin de souligner la similitude entre les pratiques contre-révolutionnaires utilisées en Algérie entre 1988 et 1992 et les méthodes appliquées par le CSFA en Egypte. Dans le même temps, je vais tenter d'expliquer au mieux les raisons qui font que l'Algérie s'est avéré à ce point résistante à la bourrasque révolutionnaire de cette année 2011.
Eléments de contexte algérien.
En Algérie, les années 80 ont été synonymes d'une crise politique et économique continue, symptôme de l’échec des Révolutionnaires qui avaient fait main basse sur l’Etat né de l’indépendance en 1962. Tandis que le sous-prolétariat urbain se trouvait confronté aux problématiques multiples nées d'une transition démographique et économique mal gérée (chômage, habitat précaire, crispation identitaire), le régime était pour sa part plongé dans une profonde crise de légitimité, du fait des querelles à son sommet et du discrédit des organisations relais (FLN et UGTA). Dans ce contexte, le pays a été le théâtre d’une série de contestations tout au long de la décennie, souvent sous la forme d'émeutes, lesquelles annonçaient une conflagration inévitable. Celle-ci est finalement survenue au mois d'octobre 1988, sous la forme d'un soulèvement massif de la jeunesse urbaine, notamment dirigé contre des institutions perçues comme également défaillantes et prédatrices.
A partir de cette date, le régime a été ébranlé dans ses fondements. La mythologie populiste qui fondait ses discours, basée sur la défense par l’Etat des intérêts du peuple, s’est trouvée totalement invalidée. Le régime s'est trouvé en conséquence dans l'obligation de céder à certaines exigences populaires pour survivre. Il a donc procédé à une ouverture contrôlée, fait adopter une nouvelle constitution en février 1989 et encouragé la création d'une presse plurielle. Dans un contexte international qui semblait annoncer le triomphe de la démocratie bourgeoise et libérale, il s'est conformé aux dogmes esthétiques de la représentation : il a procédé à la légalisation d'une myriade de partis et organisé des élections pluralistes, d'abord municipales en 1990 puis législatives en 1991, dont les islamistes du FIS furent les grands bénéficiaires.
Faisons maintenant un bond en avant de vingt années et constatons d'une part la permanence du régime, sous la forme d'une représentation de façade, d'autre part la persistance du conflit essentiel l'opposant à son peuple. La situation de fond n'a pas véritablement changée. En dépit de la remontée des cours du gaz, le mouvement de protesta agite toujours le pays sans discontinuer, à coup d'émeutes et de grèves. L'embellie macro-économique ne profite qu'au petit nombre, et pendant ce temps le malaise matériel et culturel de la masse devient mal-être. Le mépris des élites (hogra) et leur corruption sont sur toutes les lèvres ou presque. Pourtant l'Etat persiste, en dépit de sa profonde illégitimité. La Révolution a pointé le bout de son nez en octobre 1988, mais elle a fait long-feu et cédé la place à un nouvel Ordre fait de l'ancien bois. La fatigue sociale est telle que l'irruption d'un mouvement de contestation ayant une portée mondiale n'a pas suffit à redonner à la population l'espoir d'un changement1. Dans ce contexte, il n'est pas vain de chercher à isoler quelques stratégies utilisées par une Contre-révolution victorieuse.
Trois stratégies de la Contre-révolution et leurs discours.
La principale stratégie contre-révolutionnaire en Algérie a été la militarisation de la lutte politique. A posteriori, le signe le plus évident de cette militarisation est la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1992 et 1999, qui a fait environ 150 000 morts et qui laisse dans les mémoires une trace indélébile. Pourtant, la guerre civile n'est que le produit de la Contre-révolution. Elle n'est nullement le point de départ de l'usage massif de la violence à des fins de gestion de la société et de la politique. De même qu'en Egypte, l'implication de l'armée dans la Contre-révolution est le facteur clé de la configuration algérienne. Dans les deux pays, l’institution militaire a toujours été un acteur primordial des luttes de pouvoir au sein de l’Etat, même si l’Armée Nationale Populaire (ANP) algérienne s’est souvent cachée derrière les technocrates et les politiciens qui défendent ses intérêts. Plutôt que de se retourner contre le Raïs comme l’ont fait les militaires égyptiens au moment où la contestation a menacé de faire s’effondrer l’Etat, l’ANP s’est directement impliquée dans la répression afin de sauvegarder ses intérêts. Le soulèvement de 1988 a ainsi été maté dans le sang par l'armée de Terre et les forces de sécurité, celles-ci n'hésitant pas à recourir à la torture au dépend des jeunes. Entre 1988 et 1992, les acteurs de la répression ont fait un usage de plus en plus fréquent de la violence dans l'espace public. Dans le même temps, ils ont multiplié les vexations, humiliations et atteintes aux corps de leurs victimes, y compris par le recours au viol. A partir de 1991, l'émotion née de la seconde guerre du golfe et les grèves insurrectionnelles initiées par le FIS ont donné un nouveau prétexte à la surenchère coercitive. La dramatisation constante de la situation a justifié l'instauration de l'Etat de siège et l'arrestation des leaders du mouvement islamiste. Il s'agit là d'un discours dont use l'aristocratie militaire pour entretenir le contexte de crise. Elle l'alimente en refusant le dialogue et en insistant sur l'imminence du péril. En agitant le spectre d'une perte de la communauté, les militaires s'investissent d'une mission, la sauvegarde de la nation, qui les autorise à réprimer la contestation sous toutes ses formes. Leur usage de plus en plus de régulier de la violence est ainsi normalisé et légitimé, d'autant plus qu'elle s'exerce à l'encontre de protestataires tenus pour responsables du drame en cours.
Un deuxième outil de la Contre-révolution algérienne mérite d'être remarqué, il s'agit la capacité des réactionnaires à tirer profit de la crise pour créer une forme de dépendance à leur égard, notamment par la distribution des ressources qui demeurent en leur possession. En fait, la logique même de l'Etat est de tirer profit de l'absence de services rendus à la population pour la maintenir dans une situation de besoin. C'est une véritable stratégie de gestion par le manque qui fait jour, reposant sur l'entretien d'une situation d'instabilité et de précarité. L'attribution des marchés publics et la corruption permettent d'étendre les bénéfices à de nouveaux acteurs en échange de leur loyauté. Dans le même temps, les classes populaires sont maintenues dans une situation d'insécurité économique telle qu'il est possible de parer à leur mécontentement par une distribution sociale des ressources. L'important est de noter ici que généralement, le manque induit une demande. Le maintien de la situation de précarité donne l'occasion aux détenteurs des ressources de se mettre en scène. Ils développent un discours qui insiste sur leur générosité et cherchent ainsi à démontrer leur lien avec le peuple, alors même qu'ils sont à l'origine de ses privations. Ainsi, après une vague d'émeute en janvier 2011, Bouteflika a annoncé le mois suivant une série de gestes économiques. Parmi ceux-ci, on peut noter l'annulation des intérêts sur les crédits destinés aux jeunes et la distribution de 242.000 logements au cours de l'année. Devant une telle démonstration de générosité étatique, le quotidien Ennahar (proche du pouvoir) pouvait ainsi affirmer que le raïs « est très au courant des aspirations de la jeunesse » et qu'il est « différent des présidents égyptien et tunisien déchus, Hosni Moubarak et Ben Ali, qui n’avaient rien entrepris pour calmer la colère de leurs citoyens. » Dans le cadre de la stratégie de gestion par le manque, l'aumône d'Etat devient un moyen d'acheter sinon la loyauté, du moins une soumission temporaire à l'Ordre.
Le dernier outil notable de la Contre-révolution algérienne est la recomposition des groupes qui composaient le cartel aux commandes de l'Etat. Il s'agissait de coopter de nouveaux acteurs afin de réussir à figurer la « transition démocratique ». En Algérie, les relations délétères entre le régime et ses concurrents du FIS interdisaient une entente. La cooptation s'est donc d'abord appuyée sur la récupération du mouvement de la « société civile » en faveur de la laïcité. Dans un premier temps, les membres recrutés étaient ainsi des anciens communistes, des fonctionnaires, des « patriotes » à l'origine de la constitution des Groupes de Légitime Défense, et des figures du milieu associatif. Avec le retour d'une paix relative, le cartel s'est ensuite attaché à séduire les islamistes modérés pour bâtir le dispositif permettant de verrouiller la représentation à son avantage. Le parti HMS, lié aux Frères musulmans, est ainsi devenu l'un des piliers de l'alliance présidentielle qui soutient Bouteflika depuis onze ans. Pour justifier leur ralliement au pouvoir, les groupes cooptés se réclament de la responsabilité et de la concorde, ils justifient en fait le retour de l'ordre et la fin de la contestation, présentée comme romantique voir comme dangereuse.
La conjonction de ces trois stratégies contre-révolutionnaires affaiblit et discrédite la volonté de changement radical. La crise, qu'elle soit sécuritaire ou économique, est pourtant alimentée par le régime lui-même, mais celui-ci arrive à se dédouaner en faisant des révolutionnaires les responsables du chaos. Dans le même temps, la permanence de la crise alimente la demande par une partie de la population d'un retour de l'ordre. De nouvelles institutions voient donc le jour, sous le signe du contrôle et de la restauration, et accueillent en leur sein les membres de l'ancien cartel et les nouveaux groupes cooptés.
La Contre-révolution en Egypte.
L'Egypte de 2011 n'est évidemment pas l'Algérie de 1988. Beaucoup de différences existent entre les deux pays au-delà du gouffre temporel. Essayons pourtant d'analyser ici l'offensive contre-révolutionnaire à la lumière des trois facteurs précédemment évoqués pour l'Algérie
Concernant la militarisation de la lutte politique, elle est évidente en Egypte, car l'Etat-major s'est emparé du pouvoir dès la chute de Moubarak. L'intervention des militaires, qui ont réussi un instant à faire croire à leur attachement à la défense des intérêts du peuple, visait d'abord à défendre leurs propres privilèges. Les principes supra-constitutionnels que l'Etat-major s'est chargé d'établir impliquent ainsi que le budget de l'Armée ne soit jamais soumis au contrôle du gouvernement ou encore que celle-ci soit consultée avant toute loi la concernant. Pour protéger ses intérêts, le CSFA a intensifié la répression, en ayant recours aux tribunaux militaires, mais aussi à une violence dépassant en intensité les pratiques passées. Depuis l'évacuation de la place Tahrir en mars, les forces de sécurité et les militaires n'ont cessé d'avoir recours à la provocation, à l'agression et à l'humiliation à l'encontre des contestataires2. Dans ce contexte, le discours de dramatisation a servit à justifier les exactions du CSFA. A force de répondre par la brutalité aux exigences révolutionnaires, la dégradation de la situation sécuritaire renforce le sens des valeurs d'Ordre qui motivent la Contre-révolution, au nom de la « sauvegarde de la nation ». Dans le même temps, la dramatisation donne du sens à des discours de justification relevant de la plus complète mystification. On a ainsi assisté dernièrement à une spectaculaire acrobatie discursive, par laquelle le Ministre de la Justice s'est permis de justifier la répression meurtrière des jeunes contestataires en les qualifiant d'éléments « contre-révolutionnaires ». La dégradation de la situation, favorable aux détenteurs des outils de la violence massive que sont les militaires, leur permet donc de surcroît d'inverser la réalité et de se poser en défenseurs de la Révolution alors même que leur action va de toute évidence dans le sens inverse.
Du fait de la dégradation de la situation et donc de l'entretien de la crise, on retrouve en Egypte une forme de gestion par le manque mise au service de la Contre-révolution. Les carences de l'Etat étaient déjà présentes avant le soulèvement de janvier. Dès le début du mois de février, alors que le mouvement entrait dans sa deuxième semaine, on a commencé à voir se multiplier dans les médias occidentaux les témoignages de citoyens soucieux de la pénurie grandissante et donc demandeurs d'un retour à la normale. L'agitation révolutionnaire était soudain rendue responsable des carences, alors même qu'elle cherchait à mettre fin à la situation d'accaparement du bien public, à la spoliation et au mépris qui était les marques du régime de Moubarak. Sans surprise, le CSFA a fait du rétablissement de la situation économique du pays son leitmotiv. Face à la récession et à l'image peu avenante donnée aux touristes, la réponse est dans le retour de l'ordre et du travail. Cet argument justifie la répression des grévistes et des protestants, transformés en agitateurs et en voyous (baltagiyya). Dans le même temps, l'Armée peut faire la démonstration de sa générosité envers la nation dont elle jure bien fort de défendre les intérêts. Son pouvoir économique est notoire : les entreprises qu'elle contrôle disposent d'un statut aménagé, ne payent pas d'impôt, et compteraient pour 10 à 15% du PIB. Compte tenu de la situation financière catastrophique du pays, elle a récemment accordé à la Banque centrale égyptienne un prêt d'un milliard de dollars.
De fait, la chute du Raïs et du PND ne signifient nullement que l'Ordre ancien s'est tout d'un coup évanoui. Nombre de ses composantes demeurent, notamment au sein de l'Etat lui-même. Le Maréchal Tantaoui incarne cette permanence, en tant qu'ancien Ministre de la Défense et Chef d'Etat-major. Le fait qu'il soit la cible des révolutionnaires depuis mi-novembre montre bien que ceux-ci ne s'y sont pas trompés. Mais l'armée n'est pas la seule composante du cartel à être résistante au changement. Le Procureur général nommé par l'ancien raïs est toujours bien en place, et avec lui combien de hauts fonctionnaires soucieux de préserver leur situation. C'est dans ce contexte qu'il faut maintenant anticiper la troisième stratégie contre-révolutionnaire que nous avons remarqué pour l'Algérie : le recours à la cooptation pour figurer la « transition démocratique ». Pour ne pas disparaître, le cartel va être amené à se refonder. Des alliances sont alors susceptibles de se nouer dans ce but, notamment entre les représentants d'une bourgeoisie conservatrice attachée à l'ordre et les composantes sécuritaires du régime. Sous cet angle, on note la grande prudence des Frères musulmans dans la gestion de la « transition » dont ils savent qu'ils seront les grands bénéficiaires. La distance qu'ils ont prise à l'égard de la contestation contre le CSFA illustre le pragmatisme de la confrérie. La façade institutionnelle du cartel est à refaire, et il ne serait guère étonnant que les islamistes et les militaires, en tant que défenseurs naturels de l'Ordre, trouvent à ce sujet un terrain d'entente.
Pas de Thawra pour l'Algérie.
Vingt ans après le soulèvement d'octobre 1988, Maître Ali Yahia Abdennour, le Président d'honneur de la Ligue Algérienne Des Droits de l'Homme (LADDH), faisait ce bilan amer : « le 5 octobre a été une vague, mais une fois que la marée s’est retirée, il n’est resté que des pierres. »3
De ces vingts années, la population retire une énorme sentiment de fatigue et de frustration. Non seulement rien n'a changé, mais l'idée même du changement est devenue suspecte. La militarisation de la compétition politique a donné lieu à une guerre civile d'une rare violence. La crise économique s'est transposée de l'économie socialiste autrefois moribonde à une économie de bazar qui fait la part belle aux forts et cantonne le sous-prolétariat urbain dans la précarité de l'emploi informel. La capacité de l'Etat à acheter des fidélités et à désamorcer les conflits -sans jamais régler le fond des problèmes- lui a permis de se maintenir et de recomposer le cercle de ses fidèles. Tout cela a conduit à saper les relations de confiance au sein de la population, et plus encore à lui renvoyer une image déplorable de sa propre nature. Pour se maintenir, l'Ordre s'est progressivement naturalisé. Par une spectaculaire reproduction des pires clichés coloniaux, les algériens sont devenus responsables du marasme économique car tenus pour fainéants et indisciplinés. La cooptation des acteurs par le régime n'aurait rien à voir avec sa stratégie de gestion par le manque mais révélerait davantage l'égoïsme consubstantiel du peuple. La guerre civile, enfin, serait une tragique démonstration de la nature violente des algériens, quand bien même l'écrasante majorité d'entre eux éprouve en réalité une profonde aversion pour celle-ci.
Dans ce contexte, toute action publique est tenue pour éminemment suspecte. Tout initiative visant au changement de la situation de souffrance sociale est perçue comme relevant d'une énième stratégie personnelle d'un khobziste (quelqu'un d'intéressé uniquement par le gain personnel) ou assimilée à une forme de subversion anarchiste pouvant conduire au chaos. A l'exception d'une spectaculaire mobilisation estudiantine en avril 2011, les différentes contestations censées faire écho aux soulèvements arabes sont restées cantonnées à des franges minoritaires de la société, bien souvent isolées les unes de autres. Les oppositions partisanes sont désorganisées et largement décrédibilisées. La population appréhende plus que tout une situation à la libyenne ou à la syrienne. Pour sa part, fort de la démonstration de son impitoyable pouvoir coercitif et de son potentiel de séduction, l'Etat a de surcroît vu réaffirmé son rôle de Léviathan en naturalisant les maux humains sensés toucher la société. Ainsi, il organise à son rythme une nouvelle transition factice et concède quelques réformes dont on sait par avance qu'elles auront une portée infime. En Algérie, il n'y aura pas de Thawra mais une nouvelle infitah, en attendant que la succession attendue de Bouteflika ravive les querelles intestines du cartel qui se partage les fruits du pouvoir.
A la lumière de l'expérience algérienne, on comprend l'urgence de la situation des révolutionnaires égyptiens qui se trouvent confrontés à la logique implacable de la réaction. Traités d'irresponsables et de voyous, battus et humiliés, la lutte qu'ils mènent se heurte aux réflexes d'un Etat qui refuse de mourir. L'enjeu de cette lutte est l'abolition totale d'un ordre fondamentalement injuste et inégalitaire, et l'expulsion de ses anciens affidés des circuits de décision publique. Elle passe par la dénonciation d'une réaction qui s'habille des oripeaux de la transition démocratique bourgeoise mais s'appuie en réalité sur la force brute des militaires. La liberté et la dignité auxquelles prétendent légitimement les égyptiens sont à ce prix.